Introspection humide
Cette nature qui est mienne. Qui me pousse vert l'isolement, l'introspection, les continuelles remises en question, la révolte de ce qui est. Je suis cela, victime de l'inné, façonnée par l'acquis. Prise dans une enveloppe charnelle et psychique lourde et contraignante. Enchevêtrée dans ces réactions, ces automatismes qui guident mes jours. À trop voir pour me laisser prendre, à trop être aveugle pour saisir. Freinée parce que tellement conditionnée.
S'observer et se trouver nulle mais ne pas pouvoir s'en sortir, patauger dans la boue de l'impuissance. Ne jamais accepter ce que je suis, me révolter contre ce moi. Inutile, échec assuré. Ne pas vouloir utiliser la fuite, désirer faire face, assumer. Réaliser sa propre lâcheté. Se croire forte, imperturbable. Avoir l'impression de n'avoir aucune emprise, aucun contrôle. Être condamnée à exister en voyant les masques, les manèges, les peurs, les faiblesses. Manquer d'air et chercher un petit trou dans la glace pour respirer. Vouloir anesthésier l'expérience pour être comme les autres, savoir que ça ne fonctionnera pas pour soi. Réaliser parler un autre langage, sentir la réticence de la différence. Partir en courant et se trouver mauvaise dans cette scène.
Malgré tout, demeurer sereine. Accepter n'avoir aucune emprise. Accepter les quarante premières années de ma vie. Accepter les quarante prochaines. Accepter ma propre expérience et arrêter maintenant de vouloir me comparer.
S'observer et se trouver nulle mais ne pas pouvoir s'en sortir, patauger dans la boue de l'impuissance. Ne jamais accepter ce que je suis, me révolter contre ce moi. Inutile, échec assuré. Ne pas vouloir utiliser la fuite, désirer faire face, assumer. Réaliser sa propre lâcheté. Se croire forte, imperturbable. Avoir l'impression de n'avoir aucune emprise, aucun contrôle. Être condamnée à exister en voyant les masques, les manèges, les peurs, les faiblesses. Manquer d'air et chercher un petit trou dans la glace pour respirer. Vouloir anesthésier l'expérience pour être comme les autres, savoir que ça ne fonctionnera pas pour soi. Réaliser parler un autre langage, sentir la réticence de la différence. Partir en courant et se trouver mauvaise dans cette scène.
Malgré tout, demeurer sereine. Accepter n'avoir aucune emprise. Accepter les quarante premières années de ma vie. Accepter les quarante prochaines. Accepter ma propre expérience et arrêter maintenant de vouloir me comparer.
Libellés : États d'âmes, Poésie réflexions et autres divagations
2 Comments:
L'empreinte que je désire laisser trainer ici aujourd'hui se veut autant que possible très fine et délébile. Je prend soin de ne pas te dire de façon abrupte à quel point ton écriture est évocatrice des états d'être qui nous habitent nous qui faisont l'expérience d'exister.
Ce que tu révèles au travers de tes écrits est très près des reflexions qui effleurent régulièrement mon esprit.
Tes mots choisis sont l'écho de mes certitudes quant à la façon dont il est envisageable d'évaluer nos pas vers notre destin. Je ne dis pas qu'il en existe un réellement, mais je me plais à l'occasion à penser, comme en ce moment, que ce terme est plus chaleureux, rassurant ou romantique que les termes "objectif" ou "but", pour ne pas nommer "contingeance" et ainsi de suite.
Cet écho que tu fais naître ici renvoie une voix plus audible que mes pensés elles-même. Cette voix témoin de mes préoccupations devient soudain tangible. Ces phrases suscitent des pauses dans la course effrené de ma pensée, et révèlent des observations qui devraient rassembler plusieurs humains. À savoir les constats faits sur notre histoire passée, les tergiversations continuelles à propos du présent, à propos du réel et du perçu, et les projections imaginées illustrant tous risques, ennuis ou plaisirs associés à nos lendemains...
Les veilles songeuses qui précèdent nos jours lucides construisent inlassablement, étage par étage, l'édifice de notre quête infinie du bien-être. On attend après çà, on en a une obsession vitale. Cette recherche de bonheur physique et mental est assez bien illustrée à travers ta recherche d'un sens ou d'une direction définitive à ta vie ici bas.
Pour mon propre plaisir et pour le tiens je l'espère, je lis tes bribes d'existence et j'ose ici t'affirmer que je juge tes préoccupations justes et précieuses. Ton goût ou ton besoin de partager par l'écriture tes états d'âme mérite encore aujourd'hui toute mon admiration.
Ta capacité à décrire l'exercice du questionnement existentiel me ravit et m'incite à te dire de poursuivre dans la même veine, en mettant en relief avec ton art et un doigté certain ce que nous vivons seuls et en cachette dans notre esprit tourmenté par notre condition d'humain.
Humain ayant la faculté de disséquer les pensées, de sentir et de comprendre la douleur, de voir l'amour naître ou mourir, de toucher et goûter l'infini à travers nos paroles et la musique, d'entendre les cris se pousser ou les pleurs être tu.
Continue à vivre aussi intensément ta vie et permet à ceux un peu voyeur d'appercevoir des brèches de ton intimité par la fenètre de tes incertitudes.
Je te trouve très vraies et le regard que tu poses sur toi est parfois, souvent même, très dure mais aussi très honnête et j'ai déjà hâte au prochain compte rendu si tu me le permets.
Je te comprends aussi bien que toi.
Merci anonyme pour tes mots. Ils agissent comme un baume sur mon coeur. C'est réconfortant de sentir qu'il y a en quelque part quelqu'un pour qui mes écrits sont entendus, réellement.
Sois le bienvenue ici, un fauteuil t'attendra aussi longtemps que tu désireras venir y prendre une pause!
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