INCERTITUDES

Questionnements, recherches et quotidien. Nuages, intempéries et bouillonnements. Sourires, joies et bonheurs.

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Emplacement : Québec, Canada

Je suis le reflet de la perception de mes semblables.

20.2.07

Chaleur tropicale en février


Je te croisais régulièrement depuis quelques années maintenant. Même employeur, postes différents, étages différents, connaissances communes. Petits yeux coquins, sourire franc et honnête, les premiers regards fûrent déjà empreints de ces étincelles qui ne trompent jamais. Les circonstances ont conservé pendant longtemps notre histoire tout ce qu’il y a de plus platonique. Ton couple, mon couple, ton âge, le mien, les mondes si lointains dans lesquels nous évoluons de part et d’autre. Toi, dont toute l’énergie est orientée vers la création, les technologies et l’explosion de ta différence d’être, de ta pensée complètement « hors de la boîte ». Moi qui, malgré cette même révolte intérieure qui me nourrit depuis le plus loin que ma mémoire peut me ramener, ayant choisi le conformisme et le fonctionnement sécurisant des modèles déjà existants.
Nous avons continué à nous croiser, à nous sourire, à nous donner mutuellement cette petite attention particulière, différente de celle accordée à la plupart des autres collègues. Des dizaines de rencontres fortuites ponctuées par cette sensation de bien-être, de connexion des âmes, de désir des corps. Les années ont passées, les évènements se sont succédés. Tu as retrouvé ta liberté, moi la mienne. L’étincelle est demeurée.

Récemment, tu as quitté cet employeur commun. Tu as débuté ta « vrai » carrière, celle d'après les études, celle qui t'a choisis et qui convient si bien à cette nature qui est la tienne. Malgré ce départ, nous avons continué à nous croiser régulièrement en raison de nos amitiés communes. Ces soirées que, par le plus grand des hasards, nous terminons indubitablement installés l’un près de l’autre, à discuter, à rire, à partager cette différence qui nous a toujours connectés comme des aimants. Fins de soirées tout autant polies qu'amicales se terminants invariablement par les bises traditionnelles.

Un soir, l’histoire se transforme…
Vendredi, une autre de ces soirées animées réunissant nos amis communs se déroule dans une toujours très agréable atmosphère d’abandon et de détente. Comme plusieurs fois ces derniers temps, tu te pointes au milieu de la fête, après une de tes longues journées à créer et développer de nouveaux mondes virtuels. Ton magnifique sourire, tes petits yeux bleus si lumineux, te voilà par le plus grand des hasards, encore rapidement près de moi. Tu t’installes, notre bulle se crée et se ferme au monde extérieur. Nous sommes confortables, joyeux, libres. Je perçois que nous ressentons tous les deux cette relation unique et très positive.

Il se fait maintenant tard, je travaille le lendemain. Je décide de quitter. Tu acceptes sans aucun commentaire. Je me lève, j’enfile mes multiples peaux pour me préparer à affronter le froid glacial de ce soir de février. Tu me regardes dans les prunelles et tout-à-coup m’offre instinctivement une bouche en cœur qui demande à être embrassée. Une forte pulsion me fait m’exécuter sur le champs. Et voilà! Le baiser fatal. Comble de malheur: ils ont tous été témoins de l’événement imprévu. Un grand « Hoooo » nous parvient de l’assistance. Eh oui, nous sommes victimes de notre si chaude bulle qui éclate aux yeux de notre entourage! Nous sommes pris au jeu de notre désir commun. Mais nous n’avons maintenant plus envie de nous arrêter. Nous avons goûté à un fruit juteux ne demandant qu’à être dévoré en entier.

Mon univers t’est dès lors offert. Tu te plais à venir le conquérir pour les quelques prochaines heures d'ivresse et de volupté partagées. Après tous ces instants de tâtonnements et de sentis imprécis, nous nous retrouvons là, près l’un de l’autre, à découvrir ce qui ne nous était pas si inconnu finalement. Je me plais à explorer cette peau douce et brûlante, colorée presque en entier par ces injections d’encre de toutes les couleurs qui dessinent milles formes sur tes membres forts et fermes. Tu découvres mes chairs plus usées que les tiennes mais encore si imprégnées de tout ce qui sait trouver son plaisir. Des moments très précieux prennent formes. Un plaisir commun dans un abandon total: deux êtres partageants la connexion de la peau et des âmes. Mon énergie se multiplie, la tienne explose dans un tourbillon de couleurs et de saveurs.

Je suis bien, tu es bien, nous sommes bien. Rien de plus que deux personnes qui n’attendent rien, ne cherchent rien mais sont totalement en harmonie avec leurs instincts les plus puissants. Ces instincts qui savent naturellement imbiber le moment présent d’un bonheur sans nom et sans attente. Une nuit se terminant avec le sourire commun de deux êtres repus se réveillants dans la totale acceptation de ce qui est.

Quelle libération!

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4 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Hum... Ton cousin sourit.

Et se gratte toujours la tête.

20/2/07 23:10  
Blogger Clau said...

Tout pour mêler les cartes n'est-ce-pas?... C'est parce que c'est pas le même cousin. Il faut bien que jeunesse se vive! ; )

21/2/07 07:53  
Anonymous Anonyme said...

Houlala... faudra alors me révéler une partie de ton secret, que je puisse recommencer à dormir normalement !

22/2/07 09:42  
Blogger Une femme libre said...

Bien écrit. Rencontre tout en délicatesse. Charmant.

23/2/07 15:53  

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