Il y a cinq ans…
9h05,
je recevais un appel, mon copain de l’époque.
Il était à l’aéroport de Montréal et venait d’être évacué de l’avion dans lequel il prenait place. Son vol était à destination de New York. Il se rendait à un événement corporatif dans des bureaux situés à quelques mètres des tours jumelles. À 9h00, l’ordre avait été donné d’annuler tous les vols. Le départ de son vol, sur les ailes de United Airlines, était planifié pour 9h10….
Ce matin-là, comme je l’avais déposé à l’aéroport, je rentrais au travail plus tard. J’étais donc à la maison entrain de me préparer au moment de son appel. Il m’a simplement dit d’une voix tendue : « Ouvre la télévision! ». Je l’ai ouvert. Je suis restée bouche bée… La première tour venait d’être touchée… Nous étions toujours en ligne ensemble, extrèmement nerveux, émus, sans mot. Nous réalisions en même temps tous les deux que nous aurions pu ne plus jamais nous revoir.
Il est revenu à la maison en taxi. Pendant ce temps, l’horreur a continué. J’étais debout au milieu du salon, mon mascara à la main, rivée à la télévision, avec la radio ouverte en même temps. J'étais estomaquée, des larmes coulaient silencieusement sur mes joues. À cette époque, je travaillais dans une des plus hautes tour du centre-ville de Montréal. J’ai téléphoné à mon patron : on évacuait les bureaux. Je n'irais pas travailller ce jour-là. Il me disait qu'une forme de panique commençait à envahir le centre-ville : « Et si c’était le début d’une guerre contre l’Amérique… Et si Montréal était aussi visé… ». Nous ne savions pas, nous étions nous aussi, des victimes potentielles. Je me souviens d’avoir entendu très différemment les bruits incessants des avions et des hélicoptères au dessus de la ville cette journée-là. Je réalisais notre vulnérabilité. La perspective changeait.
Je peux imaginer plus aisément ce que vivent les populations de pays en guerre depuis ces évènements. Maintenant, j’écoute encore le son des avions dans le ciel d’une autre façon. J'entends et j'observe différemment ce qui m'entoure. Je sens que nous sommes de moins en moins à l’abri de tout cela. Mais individuellement, le réalisons-nous vraiment? Je ne crois pas...
Mon copain est arrivé à la maison vers 10h30 ce matin-là. Nous nous sommes serrés très fort et avons longtemps pleuré à chaudes larmes… Nous sentions que nous ne serions plus jamais les mêmes à partir de ce jour.
je recevais un appel, mon copain de l’époque.
Il était à l’aéroport de Montréal et venait d’être évacué de l’avion dans lequel il prenait place. Son vol était à destination de New York. Il se rendait à un événement corporatif dans des bureaux situés à quelques mètres des tours jumelles. À 9h00, l’ordre avait été donné d’annuler tous les vols. Le départ de son vol, sur les ailes de United Airlines, était planifié pour 9h10….
Ce matin-là, comme je l’avais déposé à l’aéroport, je rentrais au travail plus tard. J’étais donc à la maison entrain de me préparer au moment de son appel. Il m’a simplement dit d’une voix tendue : « Ouvre la télévision! ». Je l’ai ouvert. Je suis restée bouche bée… La première tour venait d’être touchée… Nous étions toujours en ligne ensemble, extrèmement nerveux, émus, sans mot. Nous réalisions en même temps tous les deux que nous aurions pu ne plus jamais nous revoir.
Il est revenu à la maison en taxi. Pendant ce temps, l’horreur a continué. J’étais debout au milieu du salon, mon mascara à la main, rivée à la télévision, avec la radio ouverte en même temps. J'étais estomaquée, des larmes coulaient silencieusement sur mes joues. À cette époque, je travaillais dans une des plus hautes tour du centre-ville de Montréal. J’ai téléphoné à mon patron : on évacuait les bureaux. Je n'irais pas travailller ce jour-là. Il me disait qu'une forme de panique commençait à envahir le centre-ville : « Et si c’était le début d’une guerre contre l’Amérique… Et si Montréal était aussi visé… ». Nous ne savions pas, nous étions nous aussi, des victimes potentielles. Je me souviens d’avoir entendu très différemment les bruits incessants des avions et des hélicoptères au dessus de la ville cette journée-là. Je réalisais notre vulnérabilité. La perspective changeait.
Je peux imaginer plus aisément ce que vivent les populations de pays en guerre depuis ces évènements. Maintenant, j’écoute encore le son des avions dans le ciel d’une autre façon. J'entends et j'observe différemment ce qui m'entoure. Je sens que nous sommes de moins en moins à l’abri de tout cela. Mais individuellement, le réalisons-nous vraiment? Je ne crois pas...
Mon copain est arrivé à la maison vers 10h30 ce matin-là. Nous nous sommes serrés très fort et avons longtemps pleuré à chaudes larmes… Nous sentions que nous ne serions plus jamais les mêmes à partir de ce jour.
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