INCERTITUDES

Questionnements, recherches et quotidien. Nuages, intempéries et bouillonnements. Sourires, joies et bonheurs.

Ma photo
Nom :
Emplacement : Québec, Canada

Je suis le reflet de la perception de mes semblables.

17.9.06

Il était une fois

C’était il y a plusieurs mois de cela maintenant.
Ils se sont rencontrés par hasard dans une discothèque du centre-ville. Elle était célibataire depuis trois mois à peine, lui depuis tellement longtemps à son avis qu’il n’osait plus que donner une réponse évasive lorsqu’on lui posait la question. Ils étaient beaux et jeunes, la vingtaine à peine entamée, tant d’expériences à vivre encore! Pendant cette première soirée où des regards furent échangés et quelques mots prononcés directement à l’oreille en raison des bruits ambiants, elle avait senti quelque chose de spécial. Lui s’était donné l’air indifférent du gars en contrôle, de l’homme avec un grand H. Il était avec ses « chums » et ne se permettait pas d’avoir l’air ébranlé.
À la fin de la soirée, avant de quitter l’endroit en compagnie de ses copines, elle lui avait demandé son numéro de téléphone et l’avait noté sur un bout de papier froissé. Elle lui avait offert le sien et il l’avait noté aussi, toujours avec cet air de celui qui en a vu d’autres. Ils s’étaient ensuite lancés, comme il est d’usage, l’habituel : « On se rappelle ».
Les jours ont passé, bien lentement pour elle. Elle pensait beaucoup à lui. Il n’était pas vraiment son genre, un peu trop jeune, une peu trop « bâti » mais elle l’avait trouvé tellement gentil!


C’est à ce moment qu’elle a commencé à me demander conseil à propos de leur rencontre. Après cette année à travailler côte à côte, j’étais devenue sa confidente. Elle me percevait comme une sorte de modèle ou quelque chose du genre en raison des quinze années qui nous séparaient. J’avais appris à la connaître, la comprendre, la ressentir. Et la voilà anxieuse, à se demander qu’est-ce qui lui arrivait. Elle venait de quitter une relation qui ne fonctionnait plus depuis longtemps et ne croyait pas que son cœur était déjà prêt à aimer. Mais elle était réellement attirée par ce gars. Je voyais dans ses yeux une étincelle que je ne connaissais pas. Je sentais dans ses mots toute l’hésitation des sentiments confus. « Devrais-je l’appeler? Ça fait déjà plus de cinq jours. Il ne m’a pas téléphoné, penses-tu que j’aurais l’air stupide si je le contactais? Habituellement, si le gars n’appelle pas c’est qu’il ne veut rien savoir, non?». Je lui ai dit simplement : « Oublie les idées reçues, les « il faudrait » et les « je devrais » et fait ce qui te parle à l’intérieur. » Elle lui a téléphoné dans les minutes qui ont suivi. Encore une fois, il a joué l’indifférent mais a tout de même accepté l’invitation. Par la suite ils ont continué à se fréquenter de plus en plus assiduement. Chaque jour maintenant, elle arrivait au travail avec ce sourire caractéristique de l’amour naissant qui ne la quittait plus. Elle n’avait jamais rencontré quelqu’un avec qui elle partageait tant d’affinités!
Après quelques semaines, un jour, le fameux sourire avait disparu. « Je lui ai demandé si j’étais sa blonde officielle mais il continue de me répondre non. Il dit qu’on est bien alors pourquoi se donner des étiquettes. Mais moi, je le considère comme mon chum maintenant, pourquoi pas lui? » Je lui ai répondu que son copain me semblait avoir une sage attitude. Ils étaient bien ensemble, pratiquement inséparables, pourquoi le forcer à se placer tout de suite dans une case. Je lui ai mentionné que la gent masculine possède une faculté innée à conserver un certain contrôle sur ses sentiments que nous les femmes, avons de la difficulté à saisir. Je lui ai suggéré de se retenir de demander sans arrêt à son copain s’ils étaient un couple « officiel » et de m’apporter cette question à chaque jour au travail pour me la poser à moi. C’est ce qu’elle a fait. Deux semaines plus tard, lors d’un repas de famille, il l’a présenté à tous les gens présents comme étant "sa copine". Elle rayonnait!


Ensuite vint la question du « je t’aime ». Elle lui disait souvent qu’elle l’aimait mais pas lui. Elle le questionnait régulièrement à ce sujet ce qui le rendait encore moins enclin à prononcer ces paroles qui pour elle, avaient tant de signification. Je lui ai parlé encore des hommes, lui ai dit qu’ils ne vivent pas les choses comme les femmes, que pour eux l’amour s’exprime autrement. Je lui ai souligné que les mots ne sont pas la réalité et que la réalité n'a pas toujours besoin de mots. Je lui ai signalé combien il semblait tenir à elle considérant ce qu'il entreprenait jour après jour pour lui plaire et la rendre heureuse. L’amour dans l’action. Elle avait raison, c’était un sacré bon gars! Elle a alors cessé de lui demander s’il l’aimait. Quelques semaines plus tard, après avoir regardé un film ensemble confortablement installés au salon, il lui a prit les deux mains l’a regardé dans les yeux et lui a dit les paroles tant espérées. Elle ne portait plus au sol!

C’était il y a plusieurs, plusieurs mois maintenant. Elle a continué de m’apporter ses confidences au travail. J’ai continué de lui parler à partir de ce que je ressentais en l’écoutant. Ils discutent maintenant d’aller vivre ensemble, de s’acheter une maison, d’avoir des enfants. Je suis vraiment heureuse pour elle. Elle semble avoir rencontré une personne qui la complète vraiment. Le plus important pour moi est de constater combien ses yeux sont toujours aussi brillants et que le fameux sourire ne la quitte plus. Elle a appris à lui laisser prendre tout l’air dont il a besoin pour être lui-même. Elle a appris à lui donner des ailes. Je suis vraiment fière d’elle! Je lui souhaite tout, elle le mérite.

Libellés :